La Lune, œil échancré
A sa toile de pluie sombre
Battue et ajourée sa peau se moire
Dans les flaques, pages d’eau

L’orage souffle et s’engouffre
Miguel, lui, se voit en songe
Le sacerdoce du ciel
L’estocade des éclairs

La foudre encorne le sol
A verse à verse l’animal
Dégouline de sa cuirasse noire
Sueur et sang se regardent

Son vent chaud se précipite
Sur l’espada* qui tremble
Faena* des arbres qui se bousculent
Le cœur suspendu aux branches

Bourrasques, prêches, sermons
Tout d’un coup se mélangent
La tornade entrelace la foudre
Dieux et diables se vengent

Mise à mort de l’horizon
La nuit devient taureau
Meuglement de l’animal furieux
Fermeture éclair du Monde

 

*Faena : En tauromachie, ensemble des passes exécutées avec la muleta.
* Espada : Epée
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