La chaleur profonde s’installe dès le matin avec son œil irisé qui passe à travers l’arbre

Et tu plonges
Tu plonges plusieurs fois

L’eau glisse le long de tes omoplates

L’eau coule entre tes doigts

Mais
Tu le sais
Tu ne peux rien garder

Les clapotis jappent
S’engouffrent et se mélangent aux cris qui s’entrecroisent
Les bouches se débattent

Le vent
C’est tous les jours
Cette agitation du linge
De ta famille
Qui sèche
En contrebas

Rhabille-toi !
Rhabille-toi !

C’est l’écho qui vient du massif
Ce sont les paroles de tes parents qui s’enroulaient encore hier autour de toi
C’est le vent sec et chaud qui s’égosille à tour de bras

Rhabille-toi !
Rhabille-toi !

En attendant le maître vaudou a sacrifié tes larmes
Il a prédit que cette eau finirait dans un vase

Demain trop tôt
Tu seras femme

 

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