Tu Fu sur sa jonque

Les arbres plongent leurs gants cousus de fils solaires
Chatons de saule dans le courant de la rivière
Le sourire de la lune se repeint chaque fois dans les remous
La jonque vaque sur l’eau claire

Paisible et contemplant les monts sacrés
Les nuages au repos écharpes troubles
Regardent les roseaux tremblants étrange houle
Que la barque produit au milieu des rameaux

La voile lisse et blanche tend ses cordes de luth
Le son de la musique le berce ainsi que les oiseaux
Les berges longues dévoilent ses algues souples
Cheveux verts et mouvants des danseuses au repos

Allongé contemplant le plafond familier
Les nuages parfois lui montrent des guerriers
Qui s’approchent ou s’éloignent avant de se dissoudre
Comètes brûlantes comme des gouttes

Ramant dans le silence le Soleil qui se mouche
Dans le petit matin aux odeurs parfumées
Se forme une vapeur de brume qui doute
Voilage à peine marqué et la rosée qui coule

Te souviens-tu encore de l’endroit d’où le vent souffle
Voyageur éloigné qui cherche les années ?
Les arbres sur la rive montrent la route
Mais ne te disent pas vraiment à quel endroit tu dois aller

Poète chinois de la dynastie Tang.
(né en 712, mort en 770)
Retour

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *